L’ É D I T O par Jean Carette - La sortie du rapport D’Amours est une bonne occasion d’un débat réel et sérieux sur nos régimes de retraite et sur les formes d’une sécurité du revenu à la sortie du marché du travail.
On trouvera dans cette info@lettre de nombreuses études ou articles et opinions sur la situation financière des aînés et des retraités au Québec (voir en particulier la chronique 2.2. Tendances).
Partout, toujours ou presque, le même constat : la pauvreté endémique d’une majorité d’aînés, surtout chez les femmes. Avec pourtant, entre autres, un gouvernement fédéral qui recule l’âge d’accès à la Pension de base, ou ici les coupures prévues à l’Aide sociale après 58 ans. Le rapport D’Amours déplore que les québécois n’épargnent pas assez. Avec quoi, Messieurs les commissaires ? Toujours, ce même argument, ressassé jusqu’à l’écoeurement : nous serions des cigales dépensières et imprévoyantes et nous devrions devenir des fourmis travailleuses et épargnantes. Réveillez-vous, Messieurs du comité D’Amours, Jean de La Fontaine a fabulé et menti pour servir en courtisan les intérêts dominants de son époque.
Pour éradiquer durablement la pauvreté, bien au-delà de la responsabilité des individus, il faut une richesse à partager plus équitablement entre tous ceux et celles qui y contribuent par leur travail, leur emploi et leur consommation. Directement ou non. Sans oublier ceux et celles qui ne peuvent y apporter leur contribution à cause d’un handicap physique, mental ou social et pour lesquels il convient de prévoir une couverture compensatoire des risques de la vie. Pour un meilleur partage, il faut, il faudra donc d’abord repenser notre fiscalité et réaménager les formes de notre solidarité collective.
Une question de société qui appelle une réponse de société, juste, durable, efficace, avec un souci de l’urgence pour les plus démunis.