L’ É D I T O par Jean Carette
Jusqu’au printemps 2012, les québécois ont été patients, très patients. Patients dans les urgences inhospitalières et à la recherche d’un médecin de famille (compétent); patients en roulant entre deux nids de poule dans les rues de Montréal et face à la corruption et à la collusion; patients devant les dégâts du néolibéralisme et des politiciens qui en faisaient la promotion; patients, gentils, mais aussi tenaces et volontaires.
Et puis l’impatience a surgi, avec ses immenses défilés populaires, avec ses concerts de casseroles, avec une volonté de rebâtir un monde plus juste, plus égalitaire, moins polluant et de refonder le contrat social entre citoyens actifs et responsables, entre citoyens de tous âges. Un gouvernement aveugle et détesté est tombé comme une pomme trop mûre. Un autre est arrivé, assez minoritaire pour forcer la réflexion et préparer l’élection suivante. Et chacun de se reprendre à espérer, ardemment, patiemment
- Que l’âge redevienne peu à peu un parcours de développement personnel et d’implication citoyenne;
- Que têtes blanches et carrés rouges poursuivent leur fraternisation;
- Que le droit à l’éducation pour tous et à tout âge soit restauré dans les faits;
- Que cesse la privatisation larvée du réseau de la santé et des établissements d’hébergement;
- Que le soutien public des services et des soins se renforce et redevienne une priorité, autant par des crédits que par des décisions politiques nécessaires ;
- Que le «système» de la santé et des services sociaux redevienne un réseau efficace centré sur la personne et non sur lui-même;
- Que cesse l’introduction de méthodes d’un autre âge (Toyotisme de Proaction) dans l’organisation des soins et services professionnels publics à domicile;
- Que le combat contre les formes multiples de collusion et de corruption soit mis en lien avec les luttes contre la marchandisation généralisée des biens et services;
- Que, dans le cadre d’une lutte enfin déterminée contre la pauvreté, soit démarrée une réforme profonde du financement des retraites et de la solidarité
- Que le logement social et communautaire redémarre, et vite;
- Que les niaiseries et vexations de la loi 16, qui pénalise ceux et celles qu’elle prétend protéger, soient amendées;
- Que la parole des aînés et leurs revendications soient écoutées de plein droit, surtout dans le cadre d’un vrai dialogue entre générations;
- Que notre nouveau ministre de la santé ne se contente pas de gérer sa communication, mais se sente assez appuyé pour agir dès maintenant;
- Qu’un Québec démographiquement vieillissant reste une société de développement solidaire pour tous les âges.
L’espérance est «un risque à prendre» disait Bernanos
Bonne année, active et citoyenne !