Conférence des Tables régionales de concertation des aînés du Québec (CTRCAQ)

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Soutenir l'autonomie

18/12/2013 11:25

Éviter les placements inutiles en CHSLD est devenu une préoccupation centrale au Québec, mais comment s’en sortent les aînés qui restent chez eux ? Ils font preuve d’un bel optimisme, mais manquent de services, montre une vaste enquête publiée cette semaine.

Moins de 12 % des personnes de 65 ans ou plus se considèrent en mauvaise santé par rapport aux personnes de leur âge. Pourtant, les trois quarts avouent souffrir d’hypertension, de diabète, de maladie cardiaque, d’arthrite ou de rhumatisme, ou encore de bronchite chronique ou d’une autre maladie pulmonaire obstructive chronique. Visiblement, ils ne s’arrêtent pas à ça. Au moins 28 % considèrent que leur état de santé est bon, et plus de 60 % le trouvent même très bon ou excellent, montre l’étude réalisée en 2010-2011 par l’Institut de la statistique du Québec. L’enquête, qui porte sur près de 25 000 aînés vivant dans un ménage privé ou un ménage collectif non institutionnel, donne un bon aperçu du soutien réellement offert.

L’accès aux médecins, par exemple, est moins difficile qu’on aurait pu le penser. Seulement 3,5 % des répondants disent ne pas avoir de médecin de famille alors qu’ils en auraient besoin, et la fréquence du problème diminue avec l’âge, tout comme la difficulté à voir un spécialiste. De plus, seulement 1,2 % des aînés qui ont eu besoin d’un rendez-vous avec un professionnel de la santé ou des services sociaux autre qu’un médecin dans la dernière année n’ont pas pu l’obtenir.

Les soins et autres services à domicile, par contre, sont plus déficients. Près de 7 % personnes ayant reçu une consultation à l’urgence rapportent que leur besoin de soins ou d’aide à domicile n’a pas été comblé par le CLSC. Chez celles qui ont été hospitalisées, c’est plus de 12 %.

De tous les aînés qui ont eu besoin de soins de santé à domicile, après une visite à l’hôpital ou non, 2,5 % signalent des besoins non comblés. Une situation pire qu’elle n’en a l’air, car ce sont les personnes affligées d’une incapacité grave ou d’au moins deux problèmes de santé qui présentent les taux les plus élevés.

Les lacunes sont encore plus criantes dans la vie quotidienne et domestique. Si la grande majorité des personnes ayant une incapacité reçoivent de l’aide pour ces activités, près de la moitié signalent quand même des besoins non comblés. Pis, la fréquence de cette lacune augmente avec la gravité de l’incapacité. La présence d’aide bénévole augmentant, elle aussi, avec la gravité de l’incapacité, on devine que c’est l’entourage qui est appelé à pallier au manque de services.

Qu’on crée un programme d’assurance autonomie ou qu’on s’y prenne autrement, la voie à suivre est claire. Pour que les Québécois restent chez eux, il faut qu’ils y trouvent l’aide dont ils ont besoin. Sinon, ils n’auront pas le choix d’aller la chercher ailleurs, à l’hôpital ou en CHSLD, où la facture est nettement plus salée.

Ariane Krol La Presse

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