QUÉBEC, le 17 avril 2013 /CNW Telbec/ - Selon l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), le rapport Innover pour pérenniser le système de retraite déposé aujourd'hui par le comité d'experts présidé par M. Alban D'Amours ne fait appel ni aux instruments les plus justes ni les plus fiables pour réformer les retraites des Québécoises et des Québécois. Il laisse au contraire une place toujours trop importante aux solutions individuelles, ne réduira pas suffisamment les inégalités entre les retraités et pourrait avoir pour effet de repousser l'âge de la retraite de nombreux individus.
« En dépit des références à un nouveau « contrat social », ce que recommande le rapport D'Amours, c'est que la responsabilité des retraites reposera toujours en grande partie sur les individus. On exigera d'eux qu'ils aient suffisamment d'épargne individuelle pour prendre leur retraite avant 75 ans, or, on sait qu'elle sera insuffisante, observe Mathieu St-Onge, chercheur-associé à l'IRIS. La nouvelle rente longévité n'aura pas un rôle structurant sur l'ensemble du système de retraites tout en contribuant à limiter la participation des employeurs qui se contentent du strict minimum en matière d'épargne-retraite »
La protection des régimes à prestation déterminée (RPD) n'est pas assurée par les propositions du comité. Au contraire, les nouvelles balises qui leur sont imposées, par exemple en ce qui a trait aux règles de financement des RPD offerts dans le secteur public, et les modalités de négociations, qui donnent le dernier mot aux employeurs, fragilisent l'avenir de ces régimes qui sont pour le moment les seuls à garantir des retraites adéquates aux travailleurs et aux travailleuses.
Le comité d'expert recommande par ailleurs le maintien des Régimes volontaires d'épargne-retraite (RVER), la mesure proposée dans le dernier budget de l'ex-ministre des Finances Raymond Bachand. « Cette mesure déresponsabilisera les employeurs puisqu'elle n'exige d'eux aucune contribution, remarque M. St-Onge. De plus, la gestion de ces RVER sera confiée aux institutions financières privées dont les frais d'administration sont beaucoup plus élevés que ceux de la Régie des rentes du Québec. Il aurait été plus avantageux d'abandonner cette idée et de plutôt élargir la portée du régime public ».
Dans une étude publiée le mois dernier, l'IRIS proposait différentes pistes de solutions qui mettaient l'accent sur la bonification des régimes publics et la protection des RPD. L'étude, Systèmes de retraite au Canada et au Québec : constats et solutions, est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Renseignements :Guillaume Hébert, chercheur à l'IRIS (514.206.6733)