La Presse / Ariane Krol / Vendredi 31 mai 2013 | Mise en ligne à 12h04 - C’est la question dérangeante mais essentielle que nous pose le ministre de la Santé avec son assurance autonomie. Spécialiste du vieillissement, le Dr Réjean Hébert est bien placé pour provoquer la discussion, et il est heureux qu’il le fasse.
Le Québec est la société qui vieillit le plus rapidement au monde, après le Japon. Pour l’instant, c’est géré de façon individuelle – par la personne qui avance en âge et/ou par son entourage. À partir de quand ça devient un enjeu collectif ? À voir ce qui se passe en CHSLD et ce qui ne se passe pas dans les services à domicile, je dirais que c’est déjà le cas. Mais on n’a encore rien vu.
Malgré tout ce qu’on répète sur «le 70 (ans) qui est le nouveau 60 (ans), le 80 qui est le nouveau 70, etc.», les statistiques vont finir par nous rattraper. Si X% de la population est en perte d’autonomie après l’âge de 85 ans et que vous appliquez ce pourcentage à un groupe beaucoup plus imposant, oui, ça fait beaucoup plus d’individus en perte d’autonomie. Ce n’est pas de l’âgisme que d’en prendre note, et de se demander comment composer avec ça.
On peut critiquer le financement de la caisse d’autonomie du ministre Hébert tant qu’on veut, mais on ne peut pas nier la réalité. Le système actuel ne répond pas aux besoins des personnes en perte d’autonomie et de leur entourage, et ça va aller en empirant à mesure que cette clientèle va augmenter.
Alors on fait quoi?
Conférence des Tables régionales de concertation des aînés du Québec