«Il nous reste deux semaines de session parlementaire intensive. On verra si on est en mesure de présenter le projet de loi à l'Assemblée nationale», a déclaré le ministre au cours d'une entrevue à La Presse.
Indiquant «qu'il y a toujours un peu de congestion pour la présentation des derniers projets de loi», il réitère toutefois que son objectif est de déposer le projet de loi sur l'assurance autonomie avant l'ajournement des Fêtes.
Que ce soit le cas ou non, il est clair maintenant que la mise en place de l'assurance autonomie devra être reportée d'un an. Les proches aidants qui réclament plus d'aide pour le soutien de leurs proches devront prendre leur mal en patience. «Le temps que le projet de loi soit adopté, on ne sera pas capable de respecter l'échéancier. Étant donné qu'il s'agit d'une réforme du financement importante, il faut la faire coïncider avec le début de l'année financière. On devrait pouvoir l'implanter le 1er avril 2015», pense le ministre.
Au terme de la commission parlementaire étudiant le Livre blanc sur la création d'une assurance autonomie, la semaine dernière, une soixantaine de groupes ont été entendus et quelque 80 mémoires ont été reçus. Parmi eux, beaucoup de regroupements de proches aidants qui sont venus expliquer leur quotidien auprès de personnes âgées ou en perte d'autonomie. Plusieurs ont dénoncé les nombreux problèmes vécus dans le système actuel.
Aide financière
À ceux qui réclament une aide financière, le ministre Hébert ouvre une petite porte. Il refuse toutefois de s'engager à verser une rémunération de façon systématique aux proches aidants.
Les aidants qui sont 24 heures sur 24 avec un aîné et qui doivent effectuer de la surveillance constante pourraient avoir droit à un chèque d'Emploi Québec, indique le ministre, à la condition qu'ils soient formés.
«Ce serait exceptionnel, précise M. Hébert. On veut que les proches aidants soient du personnel qualifié, avec une formation adéquate.»
Le ministre souhaite ramener une équité dans le réseau, conscient des multiples problèmes qui perdurent. Beaucoup d'aînés et de proches aidants qui s'en occupent ont du mal à obtenir des services et du répit.
M. Hébert promet qu'avec l'assurance autonomie, les services de répit pour les proches aidants seront couverts, ce qui n'est pas toujours le cas actuellement.
Le cas des personnes en perte d'autonomie sera évalué et chacune sera classée selon une grille de 14 profils. Les besoins de répit des proches aidants seront aussi évalués.
De 15% actuellement, les services à domicile seront éventuellement financés à 40%. L'allocation allouée sera modulée en fonction des revenus.
Il n'est pas rare qu'un proche aidant doive se battre avec le centre de santé et de services sociaux pour garder l'être cher à la maison plutôt que de le placer dans un CHSLD.
C'est un problème, convient le ministre. «Actuellement, tout est basé sur les établissements publics. Ils ont des politiques de mise en place des soins à domicile qui varient d'un établissement à l'autre. Des sommes allouées au soutien à domicile vont à d'autres missions de l'établissement.»
En 2027, M. Hébert affirme que les services à domicile coûteront 1,5 milliard de moins annuellement que ce qui est prévisible dans le système actuel. Un cadre financier qui a toutefois été dénoncé par plusieurs en commission parlementaire.
Le projet
Le projet vise à offrir aux personnes âgées en perte d'autonomie et aux personnes handicapées des services dans les lieux où ils habitent afin de leur permettre de demeurer le plus longtemps possible à domicile. L'aide sera versée sous forme d'allocation pour défrayer des soins professionnels (soins infirmiers, nutrition, ergothérapeute), de l'aide domestique (ménage, courses), de l'assistance aux activités de la vie quotidienne (se laver, s'habiller, manger) ou du répit et du dépannage pour les proches.
L'Échéancier
Quatre semaines de commission parlementaire sur le Livre blanc sur la création d'une assurance autonomie (complété)
Dépôt du projet de loi (à venir)
Étude du projet de loi en commission parlementaire (à venir)
Adoption du projet de loi pour mise en application en avril 2015
Source: La Presse
Conférence des Tables régionales de concertation des aînés du Québec