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La qualité de l’emploi des travailleurs plus âgés au Québec : regard sur l’évolution de la situation des femmes et des hommes

16/02/2012 10:03

Cette étude traite de l’évolution de la qualité de l’emploi des travailleurs plus âgés, soit ceux de 50 à 64 ans. Elle comprend quatre sections. La première traite de l’importance d’étudier la qualité de l’emploi des travailleurs plus âgés. La deuxième section aborde le sujet des changements dans la participation des travailleurs plus âgés au cours de la période 1997-2010, pour laquelle nous disposons de données sur la qualité de l’emploi. En troisième lieu, nous exposons succinctement la mesure de la qualité de l’emploi utilisée, pour ensuite, dans la quatrième section, présenter une analyse des résultats. En tenant compte de la qualité des données, les résultats sont ventilés selon le sous-groupe d’âge, le niveau d’études, la durée de l’emploi, le secteur d’appartenance, la couverture syndicale et la taille de l’établissement.

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Les faits saillants

Changements dans la participation au marché du travail


• Depuis la fin des années 1990, le taux d’activité des travailleurs plus âgés (50 à 64 ans) ne cesse de s’accroître, passant de 54,6 % en 1997 à 67,0 % en 2010.
• La hausse de l’activité s’observe autant chez les 50-54 ans, les 55-59 ans et les 60-64 ans et s’explique en grande partie par la participation plus forte des femmes, qui ont fait un rattrapage important par rapport aux hommes.
• Le nombre de travailleurs de 50-64 ans a presque doublé entre 1997 (564 000) et 2010 (1 036 000), ce qui fait en sorte que près de 3 personnes en emploi sur 10 proviennent maintenant de ce groupe d’âge. À elles seules, les femmes en représentent désormais 47 %.
• La situation sur le plan de la scolarité indique une baisse marquée de la part des travailleuses et des travailleurs de 50 à 64 ans n’ayant qu’une formation secondaire ou moins (50 % en 1997 contre 37 % en 2010 chez les femmes; 48 % et 36 % chez les hommes), au profit surtout d’une formation postsecondaire (excluant le niveau universitaire).
• Chez les travailleuses plus âgées (50-64 ans), l’emploi à temps plein prend de l’importance au cours de la période visée, passant de 72 % en 1997 à 77 % en 2010. Toutefois, elles sont encore beaucoup moins présentes dans ce type d’emploi que les hommes (91 % des hommes travaillent à temps plein en 2010).


Évolution de la qualité de l’emploi selon le groupe d’âge


• Entre 1997 et 2010, il y a eu une baisse marquée de la proportion de travailleuses âgées de 50 à 64 ans dans les emplois de qualité faible, de 45 % à 36 % (chez les hommes, de 26 % à 23 %).
• En parallèle, il y a eu une hausse notable de la présence des femmes dans les emplois de qualité élevée, proportion qui s’établit à 30 % en 2010 (chez les hommes, 33 %).
• L’amélioration de la qualité de l’emploi des travailleuses plus âgées s’observe tout autant chez les 50-54 ans que chez les 55-64 ans.
• Toutefois, les femmes continuent d’occuper davantage d’emplois de qualité faible que les hommes; en 2010, des écarts de 15 et 11 points, respectivement chez les 50-54 ans et les 55-64 ans, sont notés entre les sexes. Évolution de la qualité de l’emploi selon le niveau d’études
• La diminution de la part d’emplois de qualité faible s’est surtout produite chez les travailleuses ayant une formation secondaire ou moins et chez celles détenant une formation postsecondaire (incluant le niveau universitaire).
• En 2010, la proportion d’emplois de qualité faible chez les travailleurs les moins scolarisés (formation secondaire ou moins) demeure beaucoup plus élevée chez les femmes (54 %), que chez les hommes (34 %).
• De 1997 à 2010, la part d’emplois de qualité élevée chez les travailleuses les moins scolarisées a fait un bond de 9 % à 17 %.
• En 2010, chez les plus scolarisés (formation postsecondaire incluant le niveau universitaire), 48 % des travailleuses et 52 % des travailleurs occupent un emploi de qualité élevée. Évolution de la qualité de l’emploi selon la durée de l’emploi
• Des baisses importantes de la proportion d’emplois de qualité faible sont observées entre 1997 et 2010 chez les travailleuses ayant une durée d’emploi de moins de 4 ans, de 10 à 19 ans ou 20 ans et plus.
• Des réductions sont également notées chez les hommes, mais elles concernent surtout ceux dont la durée d’emploi est inférieure à 4 ans ou de 4 à 9 ans.
• La proportion d’emplois de qualité élevée augmente chez les travailleuses, peu importe leur durée d’emploi, en particulier chez celles dont la durée est de 10 à 19 ans et de moins de 4 ans. Évolution de la qualité de l’emploi selon le secteur d’appartenance
• Chez les travailleuses, la diminution de la proportion d’emplois de qualité faible est plus forte dans le secteur public (12 points) que dans le secteur privé (8 points).
• En 2010, presque 1 travailleuse sur 2 du secteur privé âgée de 50 à 64 ans occupe un emploi de qualité faible, soit trois fois plus que ce qui est noté dans le secteur public.
• La part d’emplois de qualité élevée chez les femmes augmente un peu plus dans le secteur privé que dans le secteur public sur l’ensemble de la période, mais ce dernier secteur affiche un net avantage en 2010 (48 % versus 21 %).
• Les travailleurs du secteur public occupent toujours une part plus grande d’emplois de qualité élevée que ceux du secteur privé en 2010 (47 % contre 29 %).


Évolution de la qualité de l’emploi selon la couverture syndicale

 

• Entre 1997 et 2010, on note une baisse marquée de la proportion d’emplois de qualité faible à la fois chez les travailleuses non syndiquées et les travailleuses syndiquées.
• Toutefois, en 2010, les travailleuses qui ne sont pas couvertes par une convention collective sont presque deux fois plus susceptibles d’occuper un emploi de qualité faible (45 % contre 24 %).
• Les travailleurs non syndiqués voient leur présence dans les emplois de qualité faible diminuer entre 1997 et 2010 mais ils occupent encore en 2010 deux fois plus souvent ce type d’emplois que les travailleurs syndiqués (30 % contre 15 %).
• L’amélioration de la qualité de l’emploi chez les travailleuses s’observe davantage chez les non-syndiquées, puisque la part des emplois de qualité élevée qu’elles occupent s’accroît de 8 points sur la période (5 points chez les syndiquées).
• En 2010, presque deux fois plus de travailleuses syndiquées que de non-syndiquées occupent un emploi de qualité élevée (41 % contre 22 %).
• Chez les hommes, les travailleurs non syndiqués ont vu leur part d’emplois de qualité élevée augmenter entre 1997 et 2010, tandis que les travailleurs syndiqués n’ont pas connu d’amélioration sur ce plan. Évolution de la qualité de l’emploi selon la taille de l’établissement
• Les travailleuses âgées de 50 à 64 ans des établissements de plus de 100 employés ont vu davantage leur part d’emplois de qualité faible se réduire que celles des établissements de moins de 100 employés entre 1997 et 2010.
• Cependant, les travailleuses des plus petits établissements continuent toujours d’occuper une part plus grande d’emplois de qualité faible que leurs homologues des plus grands établissements (43 % contre 24 %).
• Chez les hommes, seuls les travailleurs des établissements de moins de 100 employés voient leur proportion d’emplois de qualité faible diminuer sur la période, mais ils y sont davantage concentrés que leurs confrères des plus grands établissements (28 % contre 16 % en 2010).
• Entre 1997 et 2010, il y a une hausse appréciable de la part d’emplois de qualité élevée chez les travailleuses des établissements de moins de 100 employés, qui passe de 17 % à 25 %.


Le phénomène du vieillissement de la population active et son corollaire, le resserrement du marché du travail, font de plus en plus l’objet de préoccupations, compte tenu de leur incidence sur les milieux de travail mais aussi sur la viabilité éventuelle des régimes de retraite privés et publics et le financement des services publics (Gouvernement du Québec, 2011; Cloutier et Dorion, 2010a; Castonguay et Laberge, 2010; Godbout et coll., 2009). L’une des grandes questions qui refont surface fréquemment porte sur le comportement à venir des travailleurs vieillissants au regard de la retraite.

 

Désireront-ils partir plus tôt que leurs prédécesseurs ou resteront-ils, volontairement ou non, plus longuement sur le marché du travail? Le choix entre une retraite plus ou moins hâtive et la poursuite de la vie active dépend bien évidemment d’une foule de facteurs, tels que l’état de santé, la présence d’un conjoint ou d’une conjointe, la condition financière, le type d’emploi occupé ou encore la satisfaction au travail (Dorion et Cloutier, 2012; Cloutier et Dorion, 2010b; Park, 2010; Debrand et Sirven, 2009; Schellenberg et Ostrovsky, 2008), pour ne nommer que ceux-là. Il ne fait pas de doute que l’emploi occupé est l’un des déterminants majeurs de l’intention des travailleurs plus âgés à cet égard.

 

Plus particulièrement, la qualité de l’emploi peut influencer fortement la décision de quitter plus hâtivement la vie active ou de rester plus longuement actif. Un emploi de qualité élevée permet au travailleur d’avoir des conditions de travail favorables à un départ plus hâtif, en bénéficiant par exemple d’un régime de retraite avec contribution de l’employeur. Il peut aussi lui permettre de poursuivre plus longtemps sa carrière en raison des possibilités avantageuses qui s’offrent à lui, notamment sur le plan des horaires de travail. Il y a donc une tension entre ces deux scénarios qui se présentent aux travailleurs plus âgés.

 

Cette étude a pour objet de donner un éclairage sur l’évolution de la qualité de l’emploi des travailleurs plus âgés, soit ceux de 50 à 64 ans, sans toutefois établir de lien direct avec leur intention à l’égard de la retraite.


L’objectif poursuivi est de faire une lecture particulière de la situation des travailleurs plus âgés en se basant sur le concept de qualité de l’emploi, tel qu’il est utilisé à l’Institut de la statistique du Québec (Cloutier, 2008). L’angle d’analyse considéré est celui de l’analyse différenciée selon le sexe. Ce choix s’impose puisqu’on a assisté dans les dernières années à une participation grandissante des travailleuses plus âgées sur le marché du travail (ISQ, 2011). On doit aussi soulever le fait que les différences entre les sexes sur le marché du travail existent aussi chez les travailleurs plus âgés. En effet, ces différences s’inscrivent dans un historique d’activité professionnelle moindre chez les femmes, en raison notamment de leurs responsabilités familiales plus importantes.


Par ailleurs, les comparaisons sont faites entre deux groupes quasi distincts de travailleuses et de travailleurs, soient ceux qui avaient entre 50 et 64 ans en 1997 et ceux qui étaient dans le même groupe d’âge en 2010. Le premier groupe est composé de personnes nées entre 1933 et 1947 et le second, de personnes nées entre 1946 et 1960.


Notre question de recherche est donc de savoir si la situation qui prévaut en 2010 est meilleure, moins bonne ou encore similaire à celle de 1997.

 

L’étude comprend quatre sections. La première traite de l’importance d’étudier la qualité de l’emploi des travailleurs plus âgés. La deuxième section aborde le sujet des changements dans la participation des travailleurs plus âgés au cours de la période 1997-2010, pour laquelle nous disposons de données sur la qualité de l’emploi.


En troisième lieu, nous exposons succinctement la mesure de la qualité de l’emploi utilisée, pour ensuite, dans la quatrième section, présenter une analyse des résultats. En tenant compte de la qualité des données, les résultats sont ventilés selon le sous-groupe d’âge, le niveau d’études, la durée de l’emploi, le secteur d’appartenance, la couverture syndicale et la taille de l’établissement.

 

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  • ISBN 978-2-550-63867-4 (en ligne)
  • Nombre de pages : 56
  • Date de parution : 2012-02-15

 

 

 

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